Le diable rebat les cartes, polar de Ian Rankin

Pas de surprise avec cette vingt-et-unième enquête de l’ex-inspecteur John Rebus, désormais à la retraite mais toujours prêt à partager ses compétences avec ses ex-collègues de la Crim’ d’Edimbourg.

Et toujours le plaisir de retrouver les protagonistes récurrents de la saga : Siobhan Clarke, Malcolm Fox les policiers, les truands le la pègre comme Big Ger Cafferty, le plus titré mais qui n’a pas dit son dernier mot, Darryl Christie qui rêve de lui tailler des croupières.

Justement, c’est ce jeune truand qui vient de se faire tabasser devant chez lui. Bien entendu, on soupçonne Cafferty mais ce n’est pas si simple. Dans le même temps, Rebus se préoccupe d’une affaire restée pendante depuis quarante ans : la très jolie épouse d’un banquier a été retrouvée étranglée dans un grand hôtel alors qu’un concert de rock y était programmé. On n’a jamais retrouvé le coupable. Alors que Rebus est venu la veille interroger le dernier policier – retraité dans le secteur de la sécurité des boîtes de nuit – qui avait réexaminé le dossier, on retrouve celui-ci noyé, les mains liées …

Naturellement, des liens entre ces affaires vont émerger. Il s’agit du meurtre d’un ancien collègue, tous les policiers sont sur la brèche. Et bien des choses remontent à la surface. En particulier les activités financières du jeune Christie, qui se serait associé dans des affaires de blanchiment d’argent avec le petit-fils et héritier du beau-père de la trop provocante assassinée.

Une intrigue construite avec minutie, où les trois policiers Clarke, Fox et Rebus travaillent en parfaite harmonie et où Rebus n’hésite pas à franchir les limites pour glaner des informations pertinentes, mais souvent mal étayées pour satisfaire le procureur.

C’est là que l’on apprécie les subtilités de la procédure et les garanties données aux justiciables avant de les incriminer : la prévalence de l’état de droit. On y découvre aussi les adhérences de la finance britannique avec les mafias internationales – en particulier venant de l’Est – les avantages des paradis fiscaux … et en arrière-plan, les règlements de comptes violents qui résolvent définitivement les conflits.

Publié en 2016, cet épisode se situe entre « Tels des loups affamés » et « La maison des mensonges ». Neuf journées d’enquêtes pour résoudre trois meurtres, en kidnapping et un cold case vieux de quarante ans. Joli bilan !

Le diable rebat les cartes – Rather Be The Devil – polar traduit de l’anglais par Freddy Michalski, au Livre de Poche, 548p., 8,70€