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Journal de bord d'une grand-mère grande lectrice et avide de continuer à apprendre, de ses trois filles et de ses 6 petits-enfants.
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16 février 2025

Le scandale de corruption Teste-Cubières en 1847

Dans son ouvrage La France a besoin d’histoire, Jean-Noël Jeanneney évoque très furtivement une affaire de corruption qui ébranla fortement la seconde Restauration, mettant en cause deux ministres.

Je le cite :  Les « affaires » surgissant de tous côtés, par les temps qui courent, et nous laissant tous ébaubis, vient le goût de chercher dans le passé quelques précédents propres à servir nos réflexions devant les turpitudes de l’argent caché.

J’avoue pour ma part n’avoir jamais entendu parler de cette affaire …

Il était une fois la mise en exploitation en 1828 à Gouhenans (commune de 388 habitants aujourd'hui, en Haute-Saône) d’un gisement de houille qui permit la découverte d’un gisement de sel gemme de 7 à 8 mètres d’épaisseur. 

La technique d’exploitation du sel repose sur l’injection d’eau pour recueillir de la saumure, qu’on fait évaporer à l’extérieur dans de gigantesques poêles grâce au combustible tout proche : le charbon. Le sel gemme ainsi produit échappe au monopole fiscal de l’Etat (qui prit fin en 1841) et revient moins cher.

La compagnie concessionnaire commence l’exploitation en 1831. Son directeur, Parmentier, doit s’efforcer d’obtenir en 1847 le renouvellement de sa concession, après un premier refus.

A cette époque, Jean-Baptiste Teste, 67 ans, avocat renommé puis député du Gard, ministre des travaux Publics, président de la Chambre civile de la Cour de Cassation, Pair de France et grand officier de la Légion d’honneur, est au faîte de sa carrière. On lui doit la loi sur l’expropriation pour cause d’utilité publique (1841), la loi sur les chemins de fer (1842), sur la propriété industrielle (1843).

Il accepte un pot de vin de 94000 F. (à peu près 300000€) de la part de l’ex-général Amédée Despans-Cubières, ancien et éphèmère ministre de la guerre de Louis-Philippe, qui s’est lancé dans les affaires et a acquis 159000 parts de la société, à effet d'obtenir le renouvellement de la concession d’exploitation de la mine de sel.

L’affaire est mise au jour à l’occasion d’un procès entre les associés de la compagnie, révélé par le journal judiciaire Le Droit. Les lettres échangées entre les protagonistes et produites au dossier sont accablantes pour Teste.

Le verdict est lourd : malgré une tentative ratée de suicide, il est condamné à restituer les 94000 F., plus une amende de la même somme et écope de trois ans de prison. Ses complices sont moins sévèrement traités : Parmentier et Despans-Cubières condamnés à la dégradation civique et 10000F. d’amende. Teste restera en prison jusqu’à l’autorisation de terminer sa peine en maison de santé, donnée par Napoléon III, il meurt en 1852.

Ainsi se termine une affaire, largement relatée par Victor Hugo,  qui contribua fortement à la chute du régime de Louis-Philippe en 1848, comme celle, quelques semaines plus tard du meurtre suivi du suicide de Charles de Choiseul-Praslin, autre duc et pair de France et proche de Louis-Philippe, qui assassina son épouse à coups de couteau.

Les plus récentes affaires d’argent ou de trafic d’influence n’ont donc rien de nouveau sous le soleil politique.

Commentaires
M
Ce genre d'histoires connues ou non ont toujours existé et existeront toujours, mais on ne sait pas tout!
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