Monte-Cristo : hommage aux adaptateurs
Moi qui ne suis pas une lectrice assidue de romans – je préfère les documents d’histoire ou de politique – j’avoue que l’œuvre littéraire qui m’a le plus marquée est le Monte-Cristo d’Alexandre Dumas, je le place hors concours …
Et cette histoire de revanche, pleine de situations spectaculaires et de personnages plus cauteleux les uns que les autres, m’a toujours fascinée. Mais comment « résumer » ou du moins adapter un tel foisonnement au cinéma ou à la télévision ? Une gageure qui n’a pas rebuté nombre de réalisateurs : une foule d'adaptations et plus d’une centaine de suites du roman depuis le début du XXème siècle !
La dernière adaptation en date pour la France, cette d’Alexandre de la Patellière et Matthieu Delaporte, a été l’un des plus grands succès de l’année 2024 avec plus de 9 millions d’entrées. Et ce n’est sans doute pas un hasard si l’un des réalisateurs est le fils de Denys de la Patellière, qui mit en scène une superbe série télévisée sur le même thème en 1979 avec rôle-titre Jacques Weber, alors dans sa triomphante trentaine.
Cette production franco-italo-allemande est diffusée sur LCP – La Chaîne Parlementaire, en ce moment. Et naturellement visible sur le site INA Madelen. J’y ai passé tout le dernier jour de l’année dernière.
Et je me suis à nouveau régalée. Selon Wikipedia en effet, ce serait la meilleure adaptation, la plus fidèle au roman.
Car il faut bien prendre en compte le travail des adaptateurs … Le terrible destin d’Edmond Dantès a donné lieu à une foule de transpositions au cinéma puis à la télévision, dans le monde entier.
Pour ce qui est de la France et seulement depuis 1940 on recense au cinéma les deux films de Robert Vernay (en 1943 avec Pierre-Richard Willm et en 1954 avec Jean Marais), en 1961 par Claude Autant-Lara avec Louis Jourdan, en 1968 par André Hunebelle avec Paul Barge, et à la télévision, après la mini-série de Denys de la Patellière, celle de Josée Dayan avec Gérard Depardieu.
Autant dire que nos plus brillants jeunes premiers se sont emparés du personnage du Comte de Monte-Cristo et de sa vengeance avec délectation.
Et lorsque je visionne à nouveau les trois dernières versions, je constate que même si la trame reste constante, le déroulé de l’intrigue subit des variations. Selon le talent des scénaristes, adaptateurs et dialoguistes, on rencontre ou non tel ou tel personnage, telle ou telle péripétie du roman original, impossible à condenser pour l’écran.
Alors je tire mon chapeau à ces artistes de l’interprétation des grands textes : Jean Chatenet et André Castelot en 1979, Didier Decoin en 1998 … Avec une petite mention pour Auguste Maquet, qui assista Dumas dans sa documentation historique.
Chaque fois, une œuvre nouvelle, une découverte même si on connait la fin !