Haute couture, par Colette Maclet et Katia Chapoutier
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Certes, ce court texte n’a pas le style de Châteaubriand mais il est frappé du sceau de la sincérité. Un témoignage rare d’une de ces « petites » mains, ces actrices au quotidien de notre fierté nationale, la Haute couture.
Colette Maclet est mon exacte contemporaine. Issue d’un milieu très modeste, elle a commencé à travailler à 14 ans, nantie de son seul certificat d’études. Et pour les filles … le choix alors était simple : coiffure ou couture. Parfois le secrétariat, mais il lui aurait au moins fallu le brevet.
Parce que sa tante était couturière, elle l’a faite engager chez Chanel, comme apprentie – ou arpette. Au tout début d’un cursus honorum dont sa ténacité, sa loyauté, son talent vont lui permettre de gravir tous les échelons, depuis première main débutante, jusqu’à Première – le Graal – avec les créateurs les plus prestigieux : Mademoiselle Chanel, puis avec Karl Lagerfeld, Hanae Mori, Hubert de Givenchy, John Galliano, Alexander MacQueen, Yves Saint Laurent, Jean-Paul Gaultier …
Après 40 ans d’expériences – non dénuées de difficultés lors des ventes de maisons - elle s’associe avec son amie Martine Perez pour fonder leur propre atelier de couture qui va œuvrer en symbiose avec les grandes maisons pendant 14 ans.
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L’aventure exceptionnelle d’une petite fille des faubourgs qui rencontre les femmes les plus riches du monde, les créateurs les plus emblématiques de ce joyau de l’art français, en leur rendant un hommage vibrant ou en en égratignant certains …
Une vision très lucide de ce que sont devenues aujourd’hui les grandes maisons de haute couture : des fers de lance du marketing destiné essentiellement à promouvoir les accessoires et les parfums.
Mais avant tout, un témoignage sans filtre qui me touche d’autant plus que dans ma propre famille, un couple de femmes a connu ce milieu et travaillé au plus près du créateur le plus prestigieux (selon moi) : Hubert de Givenchy. Elles s’appelaient Line Pellegrino (première main qualifiée) et Monique Mongin (seconde) et comptaient parmi les meilleures ouvrières de l’atelier « tailleur ».
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Et j’ai toujours conservé comme reliques le manteau de soirée en soie sauvage, à manches trois quarts et petit col boutonné porté lors de ma cérémonie de mariage ainsi que le tailleur en lainage blanc de mariage civil (octobre 1967), des modèles Givenchy qu’elles m’avaient offert en cadeau de noces …
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Ce récit correspond en tous points avec les discussions que j’avais eues dans ma jeunesse avec ces deux personnes que j’ai beaucoup aimées.
Haute couture, une vie aux côtés des plus grands couturiers – préface d’Inès de la Fressange, par Colette Maclet, édité chez Michel Lafon,224 p., 19.95€