La Chine des Tang, exposition au musée Guimet
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Vous ne l’avez peut-être pas remarqué, mais décembre clôture les événements célébrant le 60e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la France et la Chine. Cette exposition en est la dernière expression, après les manifestations organisées à Pékin et les visites réciproques des dirigeants de nos deux pays.
En janvier 1964, le général De Gaulle déclarait à cette occasion : « le poids de l’évidence et celui de la raison ». « Est-il besoin de dire que, de notre part, il n’y a, dans cette décision, rien qui comporte la moindre approbation à l’égard du système politique qui domine actuellement la Chine. La France reconnaît simplement le monde tel qu’il est. » Je ferme le commentaire …
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La période Tang (618 – 907), qui fait suite à 400 ans de divisions, est l’une des plus brillante de la Chine antique. Cent cinquante ans avant le sacre de Charlemagne, elle présente une ère de paix intérieure, d’organisation efficace de l’Etat, de prospérité économique et culturelle et de multiculturalisme exceptionnels.
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Une époque marquée par les conquêtes arabes, la chute du grand empire sassanide, l’essor du second khaganat turc dans les steppes d’Asie centrale, l’unification de la Corée sous les Grands Silla et le début de l’époque Heian au Japon.
En 751, on dénombre en Chine plus de 50 millions d’habitants, 1859 villes et 321 préfectures. La capitale en est Chan’gan (Xian), la plus grande ville du monde d’alors, dont le palais impérial représente 3,5 fois la superficie de la Cité Interdite, 3 fois celle de Versailles.
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130 institutions religieuses y sont actives, dont naturellement celles des trois grands courants de pensée : le confucianisme, le taoïsme (soutenu par la famille impériale) et le bouddhisme, mais aussi des religions étrangères comme le zoroastrisme, le manichéisme, le nestorianisme.
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Les échanges commerciaux – les routes de la soie – y font converger les caravanes chargées de marchandises : porcelaines, soieries, thés qui sont diffusés dans le monde arabe puis vers l’Occident.
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C’est aussi l’époque de l’apogée de la poésie chinoise, le creuset des échanges culturels où l’on trouve des objets rares – fruits des tributs – des matériaux exotiques, des objets de luxe prisés par la haute société. La peinture, la sculpture, la musique et la danse n’auront jamais été aussi florissants.
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Une période multiculturelle, une vie matérielle raffine, un rayonnement politique et économique exceptionnel, l’un des sommets de la civilisation chinoise : un âge d’or que la Chine contemporaine s’est donnée pour objectif de retrouver, voire de dépasser ?
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Une exposition très instructive dans tous les cas. Je ne me lasse pas d’admirer ces figurines funéraires en céramique moulée, avec leur glaçure en 3 couleurs (sancaï) : chevaux et chameaux montés de leurs conducteurs, musiciens et danseuses, guerriers effrayants …
La Chine des Tang, une dynastie cosmopolite (7ème-10ème siècle), au Musée Guimet (MNAAG) jusqu’au 3 mars, 6 place d’Iéna, 75116 Paris, tous les jours sauf le mardi à partir de 10h, 13€