Paris 1793 - 1794, exposition au musée Carnavalet
L’année politique qui s’écoule du printemps 1793 jusqu’à l’été 1794 a trouvé un nom : la « Terreur ».
Fabriqué pour des raisons politiques, le mot évoque la transition autoritaire du nouveau régime républicain. Pourtant, les années 1793 et 1794 sont aussi ce que d’autres, confiants dans leur capacité à réinventer l’histoire, ont appelé l’An II : une année de rupture avec le passé et de relance des utopies révolutionnaires.
L’exposition est ambivalente, mais néanmoins intéressante. Elle montre comment des principes généreux de liberté et d’égalité peuvent déboucher sur l’intolérance politique et finalement un carnage … essentiellement à Paris, puisque nous sommes au musée de l’histoire de la capitale.
Les 21 et 22 septembre 1792, la monarchie est abolie et la première République est proclamée. Le pouvoir est désormais entre les mains de l’Assemblée élue au suffrage universel masculin. La Constitution de 1793 est adoptée le 29 juin 1973 et on passe au pilon la précédente. Celle-la consacre les droits fondamentaux : égalité, sureté, propriété, devoir d’insurrection en cas de violation des droits du peuple par le gouvernement.
Les 749 députés de la Convention concentrent tous les pouvoirs mais face aux périls extérieurs, délèguent ceux-ci au Comité de Salut Public le 10 octobre 1793.
Le 27 juillet 1794, les députés mettent en accusation Robespierre et ses partisans, guillotinés le lendemain. « Sic transit … »
Beaucoup de textes (affiches, actes d'accusation ...) dans cette exposition, des croquis, des costumes, des insignes … Il fallait montrer son adhésion aux nouvelles institutions. Mais on était sans pitié.
Ces objets et œuvres dévoilent un contexte traversé d’autant de peurs collectives et de violences d’État que d’activités quotidiennes, de fêtes et célébrations hors du commun.
Emouvants : la table à 8 pieds du tribunal révolutionnaire encore en excellent état, une porte de cachot et le fer de la guillotine.
Décidément, la Révolution - bien souvent sanctifiée par certains politiciens contemporains – présente divers visages.
Un regret : ne pas avoir croisé Victor Dauterive, le jeune héros des romans de Jean-Christophe Portes.
Paris 1793 – 1794, une année révolutionnaire, exposition au musée Carnavalet jusqu’au 16 février, 23 rue Sévigné, Paris 3ème, fermé le mardi, 13€