Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Bigmammy en ligne
Bigmammy en ligne
Bigmammy en ligne

Journal de bord d'une grand-mère grande lectrice et avide de continuer à apprendre, de ses trois filles et de ses 6 petits-enfants.
Voir le profil de Bigmammy sur le portail Canalblog

Newsletter
Archives
Derniers commentaires
22 septembre 2024

Le Pouilleux massacreur, roman de Ian Manook

Ian Manook - alias Patrick Manoukian -  est né en 1949, autant dire qu’il est mon contemporain …

Son héros, Mathieu Simonian – dit Sorb car il est étudiant - est d’origine arménienne, comme lui, mais il l’a fait naître en 1941. Sorb vient donc tout juste d’avoir sa majorité quand commence cette histoire. Et visiblement, cette histoire sent le vécu … jusqu’où ? C’est là tout le talent de l’auteur.

Le destin d’un jeune intello un peu en décalage au sein d’une bande de loubards, d’un fils de prolo étudiant en fac de droit (une exception en ce temps-là) qui rêve de devenir journaliste, d’une bande de copains des cités zonant entre Meudon et Châtenay-Malabry, en pleine période de fin de la guerre d’Algérie, où les ouvriers maghrébins s’entassent dans les bidonvilles et se font écraser lors de la manifestation de Charonne.

Triste époque de bruits et de fureurs – comme celle d’aujourd’hui – avec en surplomb la figure tutélaire de général De Gaulle, menacée par les sbires de l’OAS.

Sorb est tiraillé entre deux mondes : sa famille industrieuse et son HLM, ses copains qui piquent des bagnoles, se murgent dans des rades, se châtaignent avec des Arabes, reviennent de la guerre avec une case en moins.

Il est follement amoureux d’une jeune bourgeoise, Catherine, qui hésite entre lui et un homme riche que lui présentent ses parents. Encore une fois, il ne sait pas de quel côté il va tomber … sans doute du côté de son meilleur ami Figos, qui le tient sous sa coupe.

Mais Sorb est un tendre. Il révère son père, héros de guerre du bon côté. Mais il connait aussi le goût de l’interdit lorsqu’on l’outrepasse. Comme ces virées avec « l’Affreux », mercenaire belge, qui les emmène dans des lieux de perdition – comme au Roi René dont on reparle aujourd’hui à propos du rebondissement (?) de l’affaire Boulin – bien loin des bistrots de la cité où l’on joue cruellement au Pouilleux massacreur.

Un roman plein de nostalgie des années soixante – bourré de références qui n’évoqueront sans doute rien aux lecteurs de moins de 50 ans – des descriptions épiques de tragiques bastons, une réflexion sans concession sur l’omniprésence de la haine et de la violence. Ni plus d’aujourd’hui que d’hier.

Non, décidément, ce n’était pas mieux avant !

 

Le Pouilleux massacreur, roman de Ian Manook, éditions La manufacture de livres, 316 p., 18,90€

 

Commentaires
Pages
Visiteurs
Hier 836
Depuis la création 7 496 632