Maurice Esmein, exposition à la Mairie du 6ème
Maurice Esmein (1888 – 1918) fut à la fois un médecin, un peintre autodidacte, un critique d’art et un héros de guerre.
Une rétrospective lui est consacrée jusqu’au 24 juin à la Mairie du 6ème arrondissement, et elle vaut la visite.
Fils d’un professeur de droit constitutionnel, Maurice Esmein est né dans une famille bourgeoise et est orienté vers les études de médecine. Cependant, au contact d’un oncle, il se lance dans la peinture à 18 ans, c’est sa vraie vocation.
L'artiste cherche une troisième voie entre l’impressionnisme et le cubisme qu’il découvre en 1905 auprès de son ami Alfred Reth. Il peint tout en terminant ses études de médecine, mais c’est la peinture qui l’attire … Il expose en 1914 au Salon des Indépendants.
Lorsque le conflit éclate, réformé, il est affecté comme médecin auxiliaire dans un hôpital militaire à Paris, mais il demande à rejoindre le front.
Ce sera au Chemin des dames en septembre 1917. Il meurt lors d’une patrouille, le jour de ses 30 ans.
L’exposition présente l’évolution de la manière du peintre depuis ses premiers autoportraits et paysages très classiques puis son style s’affirme vers un cubisme figuratif, aux lignes précises et aux nuances colorées dans une palette restreinte. Beaucoup de tendresse et de sensibilité dans ses portraits de femmes, ses scènes d’intérieur d’une grande sérénité.
Dernières œuvres : des croquis de blessés, la vie de soldat, une prégnante tristesse …
Portraits, paysages, scènes de genre et aussi de cirque, quelques nus … on y décèle l’influence de Cézanne, entre autres.
A partir de 1913, il rédige des carnets – exposés dans la première vitrine à l’entrée de l’exposition – d’une écriture régulière, où il analyse les peintres de son temps, qu’il a rencontrés notamment au Bateau-lavoir : Claude Monet, Auguste Renoir, Matisse, Picasso … parfois sévèrement critiqués.
Un peintre en devenir, trop tôt disparu, une découverte à réintroduire dans mon panthéon personnel.
Maurice Esmein, vie d’un atelier du début du siècle (1908 – 1914). Exposition au Salon du Vieux-Colombier, Mairie du 6ème arrondissement place Saint Sulpice, jusqu’au 24 juin. Entrée libre – 10h30 à 17h (19h le jeudi, 10h – 12h le samedi).