Le Comte de Monte-Cristo, film d'Alexandre de la Patellière et Matthieu Delaporte
Surtout, ne pas bouder son plaisir face à cette nouvelle adaptation – française - du roman extraordinaire d’Alexandre Dumas.
Car c’est une performance de condenser en un seul film – même s’il dure près de trois heures – les deux époques du livre qu’il faut lire et relire car c’est un sommet de la littérature universelle …
Publié à partir de l’été 1844, il apparaît que la trame de cette histoire de vengeance est tirée d’un fait divers relaté dans les archives de la police …
J’avoue ne pas avoir, dans cette nouvelle adaptation, retrouvé tous mes « petits » et en avoir découvert d’autres … c’est la licence poétique. Mais les raccourcis sont bienvenus, et la réalisation, comme le casting éblouissant, sauvent l’affaire.
Je me souviens cependant très bien de la belle série télévisée réalisée en 1998 par Josée Dayan avec G. Depardieu, J. Rochefort, P. Arditi et O. Muti et la musique inoubliablement lancinante de Bruno Coulais. Elle m’avait semblé plus proche de roman. Et je suis surprise de la dramatique critique qu'en donne Télécable hebdo avant la rediffusion d'hier soir.
Le canevas de la vengeance est bien celui de l’histoire d’Edmond Dantès, mais les raccourcis et innovations scénaristiques pullulent. C’est du bon cinéma si ce n’est du grand art.
Mise en scène, décors, costumes, combats, et surtout l’interprétation des comédiens sont à la hauteur des espérances. Et qui, de nos jours, a lu et se souvient de toutes les péripéties, de tous les personnages du roman de Dumas ? J’ai particulièrement apprécié aussi les seconds rôles, avec de jeunes acteurs très performants.
Après Jean Marais en 1954, Louis Jourdan en 1961, Pierre Niney incarne donc un Edmond Dantès appliquant avec une hargne méthodique sa vengeance, prêt à tout pour rendre, tel Dieu, sa propre justice et sans ménager les dommages collatéraux.
Un film qui vaut le déplacement – et les 14,60€ de la place !