Conversations avec Apolline

Depuis quelques semaines, Apolline vient les mardis et jeudis parler de ses révisions pour le Brevet … et de la politique nationale et internationale.

Passionnant de réfléchir ensemble aux problèmes du moment : elle me raconte comment elle appréhende les événements qui la préoccupent, je lui explique quelques notions des grandes tendances du moment et de ce que j’ai pu retenir de ma vieille expérience et de mes lectures.

J’en profite pour prendre connaissance du contenu de ses manuels scolaires, tous rassemblés désormais dans une tablette tactile qui lui évite de trimballer des kilos dans son sac à dos …

Je lui montre combien austères étaient les miens et en particulier l’histoire selon le « monument » incontournable de mon époque : le vénérable «Malet et Isaac », ce manuel qui, d'année en année, m'a inoculé le virus de l'histoire.

Dans son manuel de Français, j’ai trouvé une pépite : une image à décoder, une manière de faire analyser un dessin de presse et de comprendre les allusions …

Il s’agit d’un dessin de Quino (1932 – 2020), scénariste et dessinateur de bande dessinée argentin créateur du personnage de Mafalda, qui m’a laissée un bon moment perplexe. Prise au jeu, je le suis demandée si j’allais pouvoir répondre aux questions posées à partir de ce dessin.

Et j’avoue avoir mis du temps à comprendre.

Que dénonce ce dessin ?

Dans quelle intention l’enfant montre-t-il son dessin à ses parents ?

Que dit le père, que pense la mère ? Que pense le fils ? Comment se termine la scène ?

Et vous, saurez-vous y répondre ?

Comments

[KAT]

Vite décrypté, effectivement, concerne autant les franchouillards nombrilistes, imbus de leur personne, convaincus d'avoir toujours raison que les Argentins, population fière (mais digne).
Espérons qu'Apolline pourra et saura vivre ses convictions et ses idéaux sans ce genre de difficulté....

[Chantal]

Tout est carré ou rectangulaire. Vetements meubles arbres deco… l’enfant se distingue par sa rondeur et le fait qu’il ait dessiné une spirale. Plus rond on ne sait pas faire ! Donc il n’entre pas dans le « moule ». Pour moi ce dessin est donc une apologie du non droit a la différence, à ne autre pensée que celle établie, à être soi. L’enfant revendique ce droit mais il lui est refusé par le pere sans que la mere réagisse car elle est sous domination patriarcale. Et qui ne dit mot consent. Je suis incapable dz dire ce que ressent L’enfant ni ce qu’il deviendra. Tout est possible. Il se rebellera ou se conformera …

[HK19]

Je n'ai pas mis longtemps à trouver, sauf pour les pensées du fils, et la fin (la suite ?) de la scène qui dépendent de l'interprétation de chacun.
La première question devrait venir à la suite des autres pour respecter le raisonnement...

Dans un environnement qui n'est fait que de quadrillage ou de lignes droites, l'enfant a dessiné une spirale ; fier de sa création il la montre à ses parents, mais le père le réprimande, avec l'approbation de la mère.
Dénonciation de la pensée unique, de l'entrave à la création,..

[Lyllia]

J'avoue que je suis impuissante à décrypter ce dessin et pourtant j'ai l'habitude de ce genre d'exercice. J'aimerais connaître l'avis de vos followers. De mon côté,je vais faire circuler ce dessin.

[lizagrece]

De ce que je ressens devant ce dessin ; enfermement [le décor de la pièce , humiliation [l'enfant tête baissée, haine [l'attitude menaçante de l'adulte. Quant au dessin il semble avaoir été pris par l'adulte dans les affaires du petit qui ne semble pas avoir remis spontanément son dessin qui à priori ne signifie rien de particulier mais qui est considéré par les 2 adultes comme une faute à expier. Bref ! Ce dessin visiblement anodin est une allusion à la dictature argentine et à ses méthodes.