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Journal de bord d'une grand-mère grande lectrice et avide de continuer à apprendre, de ses trois filles et de ses 6 petits-enfants.
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25 avril 2024

L'invention des Grands magasins, exposition au Musée des Arts décoratifs

Deux remarques liminaires :

  • Incroyable comme une révolution dans l’art de faire acheter peut exercer d’influence dans la vie économique de toute une civilisation … que l’on songe à l’introduction des denrées coloniales (sucre, café, tabac, maïs, tomates, pommes de terre à la suite des grandes découvertes), le phénomène mondial de la distribution en libre service des années 60, la vente par internet … et les grands magasins inventés en 1852 par le couple Aristide et Marguerite Boucicaut à Paris.
  • Combien il faut de lustres (périodes de 5 ans) pour reconnaître l’action économique positive d’un visionnaire politique … on commence à peine à célébrer les idées réformatrices de Napoléon III et sa politique de libre-échange et d’encouragement industriel.

Le musée des Arts décoratifs propose de revenir sur cette époque décoiffante : l’explosion de la révolution industrielle, le règne de l’architecture métallique et des chemins de fer, la bourgeoisie triomphante, la naissance de la distribution moderne et du merchandising, de la publicité et de la société de consommation.

Le concept de « grand magasin » explose entre 1852 et 1925 …

Des achats en  masse pour faire baisser les prix, les clientes s’y ruent, s’y promènent comme au spectacle sans être obligées d’acheter, qui découvrent ces palais, véritables « cathédrales » du commerce moderne.

Après Aristide Boucicaut et Le Bon Marché sur la rive gauche, les grands magasins du Louvre (1855), Dufayel, fondé en 1856 par Jacques François Crespin, le bazar Napoléon (futur BHV) par Xavier Ruel, Le Printemps de Jules Jaluzot en 1865, La Samaritaine du couple Cognac-Jay en 1870, les Galeries Lafayette de Théodore Bader et Alphonse Kahn en 1893 … La débâcle de 1870 ne se remarque même pas.

Les bâtiments eux-mêmes sont des joyaux architecturaux : immenses atriums, verrières multicolores, éclairage électrique, proximité des gares qui assurent l’approvisionnement, la révélation de l’art de l’étalage.

Des innovations : les prix fixes, la possibilité de toucher, l’organisation quasi militaire des rayons, la création de catalogues, la vente par correspondance, les soldes pour écouler les stocks, les promotions saisonnières comme la grande saison de blanc lancée en plein mois creux de janvier après les fêtes, les vêtements de confection griffés par les grands magasins eux-mêmes et inspirés voire copiés des créateurs, la clientèle des mères de famille attirées par la promotion des jouets …

Plus tard aussi, la création de lignes de mobilier et d’objets de décoration : Primavera au Printemps, Maurice Dufrêne aux Galeries Lafayette, Pomone au Bon Marché avec Paul Follot, la présence de pavillons aux expositions universelles.

Au temps d’Emile Zola, « la recette des bonnes journées ordinaires dépasse trois cent mille francs. Les jours de grande vente, elle atteint et dépasse le million. Cent millions d’affaires par an. »

L’exposition commence par la galerie des portraits des fondateurs tout en favoris … et des dames fondatrices bien en chair, puis l’évocation de la « Fête impériale » : un festival d’affiches de spectacles … ensuite, les collections de l’époque.

J’aurais sans doute apprécié une fiche sur chaque pilier de cette « nouvelle économie » mais on dit qu’une exposition sur le même thème sera organisée au mois de novembre à la Cité de l’Architecture et du Patrimoine. J'en salive déjà !

Ici, tout est bien sage … un peu trop à mon goût !

A l’heure où cet aspect de la société de consommation semble désormais en voie de déclin, il était intéressant de nous en rappeler les fondements.

La naissance des grands magasins – Mode, design, jouets, publicité – exposition au Musée des Arts décoratifs, jusqu’au 13 octobre, à partir de 11h. 15€

Commentaires
A
Passant par Bourges la semaine dernière, j'ai songé à cette époque glorieuse des grands magasins en voyant la façade et le fronton des anciennes "Dames de France". Dans cette ville du Berry comme partout ailleurs, les petits commerces ferment les uns après les autres. Quel dommage !
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B
J'ai pensé de suite à l'excellent ouvrage d'Emile Zola : Au Bonheur des Dames ! A lire ou relire ! Je l'avais adoré, lu dans mes jeunes années et ma fille Stéphanie, lu à son tour à son adolescence.<br /> Il faudrait que je le relise comme tous les classiques que j'ai lu il y a... plus de 55 ans maintenant !<br /> Doux week-end Marie-Pierre.<br /> Amitiés.<br /> Bernadette.
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L
A lire ou relir l'excellent roman Au Bonheur des Dames de Zola qui retrace la création des grands magasins mais aussi l'impact économique sur les petits commerces acculés à la ruine, et les conditions de vie des employés
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