Krummavisur, polar de Ian Manook
Depuis mes premières lectures des polars d’Arnaldur Indridason, je me suis familiarisée avec les coutumes de cette île volcanique où tout le monde se connaît, où chacun porte en bandoulière le nom de son père, où les volcans portent des noms imprononçables, les disparitions monnaie courante … dans un cadre sauvage et menacé par la lave en fusion qui sourd des failles béantes et les effondrements d’icebergs baladeurs fondant inexorablement sous l’influence du réchauffement climatique.
Quand je vois un nouvel opus de Ian Manook, c’est un réflexe pavlovien, j’achète … Cette fois, je tombe sur le troisième épisode d’une série … et j’ai donc un peu de mal à situer certains personnages de l’entourage du héros, Kornelius Jakobsson, « pire meilleur flic » local, colosse pas souvent en ligne avec les règles de procédure …puisqu’il vient de se faire mettre sur la touche, tout en restant indispensable à la manifestation de la vérité puisqu’aussitôt investi d’une mission de « consultant ».
Un certain temps d’adaptation, donc, mais j’ai déjà acheté les deux premiers livres de la série pour revenir bientôt à sa source. Ici, une affaire bien embrouillée avec le meurtre d’une très jeune fille un peu trop émancipée, la découverte fortuite de trois cadavres pris dans la glace d’un pan de banquise, les arrangements avec la vérité d’un avocat marron pour atténuer la responsabilité de son client député, les secrets émergents des pressions diplomatiques entre les Etats-Unis, le Danemark et le Groenland. Il faut suivre !
Bien entendu, Kornelius va démêler cet écheveau de mensonges, avec l’aide de ses collègues. La belle et courageuse policière Botty Sigmardottir, Ari Eiriksson le jeune inspecteur qui ne cesse de débiter des aphorismes sans queue ni tête, la légiste ida, l’inspecteur Komsi, le ministre de la police, la Première ministre d’Islande, les leaders des partis de la coalition au pouvoir … Quand on vous dit que l’Islande est un petit pays … mais très convoité.
Et puis, aussi, les corbeaux … qui accourent lorsqu’on leur chante la mélopée qui donne son titre à ce roman plein de violence et de fureur, d’humour, de paysages sublimes et de recettes de cuisine pas toujours appetissantes.
Krummavisur, polar de ian Manook, édité chez Flammarion, 438 p., 22,50€