L'étrange mort de Monsieur Stas, polar de Jean-François Pré
Toujours à l'affut d’un nouveau héros récurrent de polars, je me suis réjouie que Babelio me propose d’écrire une critique sur le dernier polar hippique de Jean-François Pré.
J’ai donc fait la connaissance de l’ex-commissaire Georges Langsamer, devenu détective privé bénévole … à la solde d’un mystérieux commanditaire qui lui suggère d'opérer une nouvelle investigation sur la mort mystérieuse d’un jeune violoniste de réputation internationale.
Cependant, cette découverte (pour moi) d’une série d’enquêtes – c’est la huitième, l’auteur a donc rencontré son public – restera pour moi sans lendemain. D’abord la forme : après Platon, Diderot et Voltaire, l’écrivain, ancien journaliste hippique à TF1, a choisi de raconter son histoire sous la forme de dialogue. Un genre littéraire tout à fait suranné et, comme interlocutrice, il met en scène une jeune franciscaine, jolie et délurée à souhait. Déroutant …
Ensuite, il nous livre une aventure abracadabrantesque, truffée de digressions : des références à foison, littéraires mais pas que, restaurants gastronomique de la région deauvilloise, marques de whisky, un petit tour à la manière de James Bond dans le château délirant de Neuschwanstein, une victime au QI démentiel, un modus operandi totalement invraisemblable … Comme disait Françoise Sagan, « la culture, c’est comme la confiture, moins on en a, plus on l’étale. »
J'ai lu ce polar jusqu’à sa dernière page, par souci d’honnêteté. Mon seul bénéfice est d’avoir intégré quelques notions du monde des courses hippiques, le cœur de la science de l’auteur, un milieu professionnel qui m’est totalement étranger. Ce qui m’a rappelé les enquêtes télévisées du commissaire Bourrel (149 épisodes entre 1958 et 1996) – encore une référence bien datée aujourd’hui et citée dans le roman – sachant que l’auteur et moi sommes de la même génération, nourris au biberon de la télévision en noir et blanc.
Bref, je reconnais volontiers que le style d’écriture est soigné, la progression de l’intrigue bien menée quoiqu'un peu longuette, les personnages habilement portraiturés … mais ce nouvel enquêteur à l’autosatisfaction en bandoulière m’a laissée sur ma faim …
L’étrange mort de Monsieur Stas, polar de Jean-François Pré, aux éditions Lajouanie, 396p., 9,90€