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Journal de bord d'une grand-mère grande lectrice et avide de continuer à apprendre, de ses trois filles et de ses 7 petits-enfants.
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1 août 2021

60 jours qui ébranlèrent l'Occident, par Jacques Benoist-Méchin - Tome 1

60 jours

Je continue mes recherches sur la seconde guerre mondiale et plus spécialement sur la défaite totale de la France en mai 1940. En fait, je recherche les circonstances dans lesquelles mon père fut fait prisonnier les 11 et 12 juin, tout près de Reims … ce devrait donc se trouver dans le deuxième volume. Et voici donc la troisième occurrence (#3) de mes relations de Littérature guerrière.

Ici, le récit au jour le jour des événements tragiques du 10 mai au 10 juillet 1940, en trois volumes, publié en 1956.

Ce premier tome décrit la première phase de l’invasion allemande depuis la percée inattendue à travers le massif des Ardennes, pourtant réputé imperméable aux chars, jusqu’à l’extraordinaire évacuation des troupes britanniques et françaises à Dunkerque jusqu’au 4 juin.

Une relation minutieuse des opérations, vue alternativement du côté des opérations militaires et du côté des gouvernements. Le tout assorti de cartes précises et en couleurs … et d’extraits de mémoires, de déclarations officielles, de télégrammes très secrets, discours destinés à motiver les troupes et l’opinion publique.

Quelques mots sur l’auteur, Jacques Benoist-Méchin (1901 – 1983) : un journaliste et historien, ouvertement favorable à Hitler et au nazisme, ultra collaborateur influent pendant l’occupation. En mai 1941 il occupe le poste de secrétaire général adjoint à la vice-présidence du Conseil (l’Amiral Darlan), il accompagne l'amiral jusqu'à Berchtesgaden chez Hitler lors de négociations complètement pipées avec le Führer, membre du comité France-Allemagne, membre du PPF de Jacques Doriot, condamné à mort en 1947 par la Haute Cour de Justice puis gracié par le Président Vincent Auriol en 1954. Cependant, il fait oeuvre ici d'historien avec cet ouvrage de référence. Il est réputé aussi pour son histoire de l’Armée allemande (1936) et ses biographies d’Atatürk et d’Ibn Séoud.

Son livre se lit comme un thriller. Tout recoupe hélas les études ultérieures sur les faiblesses de la préparation française, les erreurs du haut commandement – déjà largement évoquées par Marc Bloch - les difficultés de coordination entre le corps expéditionnaire britannique, l’armée belge et les forces armées françaises, la carence des plus hautes autorités militaires pour la plupart tirées de leur retraite et ignorant les mutations technologiques introduites depuis la Grande guerre.

 

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Le plus passionnant est de suivre au jour le jour les réactions et décisions des hommes politiques : Paul Reynaud, Winston Churchill, le roi des Belges Léopold III dont le retrait va précipiter la rupture du front après le réembarquement des troupes à Dunkerque.

Les demandes pressantes de Paul Reynaud auprès de W. Churchill pour un soutien aérien britannique alors que le Premier ministre sait qu’il devra conserver toutes ses forces pour faire face à l’invasion allemande de son territoire lorsqu’elle en aura terminé avec la France épuisée.

On notera avec une certaine réserve l’admiration de l’auteur pour les qualités stratégiques d’Hitler jusqu’à sa décision absurde de stopper ses divisions blindées avant l’anéantissement de la poche de Dunkerque, la hâte de Mussolini de faire entrer l’Italie en guerre avant qu’il ne soit trop tard pour retirer un gain territorial alors que cette action n’est pas souhaitée par le Führer …

Également, la présence muette du maréchal Pétain, très tôt partisan d’un armistice, l’incapacité de Weygand à maîtriser une situation qui lui échappe dès le début. A souligner aussi la combativité des troupes françaises qui n’ont pas démérité mais étaient dès le départ submergées et mal commandées.

J’ajoute que lorsque je lis ces lignes, je me rends compte que nous n’avons pas beaucoup progressé sur le plan de la préparation d’un conflit, de la discipline collective et du choix des intervenants les plus audacieux. Mais il est tout aussi vrai que les horreurs de la Grande Guerre étaient encore très présentes aux militaires comme aux politiques et que tout devait être tenté pour « apaiser Hitler », en Grande-Bretagne comme en France …

Pour l'analyse du tome 2 ... c'est ICI

 

Les 60 jours qui ébranlèrent l’Occident, Tome 1 « La bataille du Nord », édité par Albin Michel en 3 volumes en 1956, 425 p.

Commentaires
K
Ce que vous décrivez toutes, ici, me touche énormément. Vos commentaires sont en eux mêmes, "une page d'histoire".<br /> <br /> Merci pour ces témoignages...
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M
Impossible de donner du crédit à cet auteur avec le passé de collabo qu il traine. <br /> <br /> Mon père est parti en Allemagne suite à la dénonciation d un collaborateur notoire il en est revenu après un typhus avec une tuberculose et d autres maux<br /> <br /> <br /> <br /> On ne peut pas oublier et faire table rase même s il a réussi à finir sa vie tranquillement.
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M
Merci pour cette analyse. C’est un livre que je vais certainement acheter. Mon grand-père maternel était à Dunkerque, me racontant l’horreur, les anglais fuyant, son expression était « ces salads d’anglais nous ont abandonnés é Dunkerque et nous ont coulé la flotte à Mers El Kébir. » Comme je regrette, maintenant qu’il n’est plus là, de ne pas avoir écrit ce qu’il me racontait. Comment lorsqu’il était mobilisé à la cartoucherie de Valence comment il profitait pour livrer des infos à la résistance.<br /> <br /> Mon grand-père paternel, lui était sous-chef de gare en banlieue parisienne et voyait, avec désolation, les trains partir chargés d’œuvres d’art, il a demandé en français à deux soldats allemands de reculer pour siffler le départ du train, ils n’ont pas compris, il a sifflé, ils ont été écrasés, il a failli être fusillé... Cela fait près de 30 ans que mon grand-père paternel est décédé, je me souviens lorsqu’il racontait ça avec son accent chti.
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