Souvenirs, souvenirs ... chronique de Catherine Nay - volume 1
« Les Français sont un peuple sans mémoire. » disait François Mitterrand. Il avait bien raison puisque ceux-ci ne lui ont jamais tenu rigueur de ses anciennes amitiés et de ses volte-faces. Catherine Nay en fait l’un des principaux personnages de ses souvenirs de journaliste politique avec en vedette aussi Giscard et Chirac, naturellement …
Avec Catherine Nay, c’est toute ma génération qui défile. Comme Catherine Deneuve, elle est née en 1943. Comme elle, elle est une star dans sa partie. Elle a inauguré un type de journalisme nouveau en France : une escouade de jolies femmes envoyées à l’assaut des politiques pour leur soutirer des infos, des traits d’humour, des vacheries … Une idée lumineuse des ré-inventeurs de L’Express, le New’s magazine à la française conçu par l’équipe de Jean-Jacques Servan-Schreiber et François Giroud au début des années 60, où elle commence sa carrière avec Michèle Cotta, Josette Alia …
Issue d’une famille bourgeoise et catholique de province, Catherine Nay se voit confier le suivi des politiques de droite. Cela lui va comme un gant : grande, svelte, toujours tirée à quatre épingles, toujours la même coiffure … On dirait qu’elle ne vieillit pas. C’est une adepte de la constance : l’amour de sa vie, Albin Chalandon – qui fêtera ses cent ans au mois de juin prochain – la rencontre en 1968 et l’épouse en 2006, peu après la disparition de son épouse. Dans ces familles-là, Monsieur, on ne divorce pas …
Voici donc la chronique des vicissitudes de la vie politique française vue à travers le prisme des petitesses des hommes de pouvoir, ou d’opposition, selon l’alternance. Ce n’est pas très brillant, de mon point de vue, cela remet bien des souvenirs et des idées reçues en place … En fait, j’avais lu dès sa parution en 1984 le deuxième livre de Catherine Nay « Le Noir et le Rouge » et tout y était déjà … Cela n’a pas découragé la majorité des français de réélire Tonton en 1988. Va comprendre, Charles !
C’est vache, souvent croustillant, les portraits sont ressemblants, les saillies cocasses. Peu de bienveillance, sauf peut-être à l’égard de Pierre Mauroy ou Ghislain de Bénouville … Je crois entendre la voix traînante de Catherine au micro d’Europe 1. J’attends avec gourmandise le second tome qui commencera avec l’élection de Jacques Chirac.
Souvenirs, souvenirs, témoignage de Catherine Nay, Robert Laffont, 350p., 21,50€