Veni, vidi, vici, 37ème tome des aventures d'Alix par David B. et Giorgio Albertini
Encore une occasion agréable de se remémorer (?) l’histoire de l’Antiquité romaine. Nous voici en 46 avant J.C., en pleine guerre civile entre partisans de Pompée et de Jules César, dont Alix Graccus, notre héros, est un fidèle lieutenant. En qualité de préfet intérimaire, il est avec son ami Enak envoyé en Asie mineure, dans la cité de Samosate, afin d’acheter des livres destinés à garnir la bibliothèque de César.
La ville est en ébullition. Des phénomènes étranges surviennent. Mais surtout réapparaît un vieil adversaire d’Alix : Arbacès, vendu cette fois à Pharnace II, le fils du roi du Pont (Crimée) Mithridate, qu’il a poussé au suicide pour prendre sa place avec l’appui des partisans de Pompée.
Arbacès est à Alix ce qu’est le professeur Moriarty pour Sherlock Holmes. Il apparaît dès le premier album de la série, puis sous divers avatars : prince égyptien dans Le Sphinx d'or, ministre de Sardon dans L'Île maudite, vizir dans La Tiare d'Oribal, chef pirate dans La Chute d'Icare, gouverneur de Khorsabad dans C'était à Khorsabad et Grand Prêtre de Baal dans La Conjuration de Baal. Son objectif est de nuire à Rome par tous les moyens, bien qu'il soit par moments un allié de Pompée, ce qui est le cas dans ce dernier épisode.
Une opération de déstabilisation et de massacre programmé des Romains de la ville de Samosate, mais déjouée par Alix et Enak, hébergés par la veuve Livia, et qui se termine par une victoire éclair de César contre les soldats de Pharnace, malgré ses chars à faux et sa cavalerie lourde des cataphractères.
Ce dernier épisode est un peu confus, même s’il illustre les circonstances qui ont généré la fameuse phrase de César au Sénat : Veni, vidi, vici lors de la bataille de Zéla.
On y découvre des femmes, pas toujours à leur avantage, le scenario se déroule en grande partie dans des souterrains (cela m’évoque mes héros de BD préférés, Blake et Mortimer) et pendant la nuit. Cela ne permet pas d’apprécier le dessin particulièrement fouillé des mouvements de foule et des combats. Une nouvelle figure apparaît, celle d’une géante … La reverrons-nous dans de nouvelles aventures ?
Bref, je n'ai pas vraiment accroché.
Sans doute les auteurs – David B., passionné d’histoire et Giorgio Albertini, illustrateur archéologique, se sont fait plaisir en nous racontant cette histoire fort embrouillée. Je ne sais pas si la jeunesse accrochera – à moins que ce nouvel opus ne soit destiné en priorité aux vieux fans de la série, comme moi… J'ai toutefois bien apprécié l'humour ravageur d'Enak ... que je n'avais pas remarqué dans les aventures antérieures.
Veni vidi vici, BD d’Alix d’après les personnages créés par Jacques Martin, par David Beauchard (scénariste) et G. Albertini (dessin), chez Casterman, 48 p.,11,95€