L'affaire de l'homme à l'escarpin, polar historique de Jean-Christophe Portes
Suite des aventures du jeune et intrépide Victor Dauterive, sous-lieutenant de Gendarmerie et protégé de La Fayette, en cet été brûlant de 1791 …
Après le fiasco de la fuite à Varennes et son piteux retour à Paris le 21 juin, Louis XVI est provisoirement démis de ses fonctions. L’Assemblée Constituante et les modérés souhaitent cependant déclarer son inviolabilité mais les agités des clubs – Cordeliers, Jacobins, Feuillants - se mettent en devoir de susciter une pétition nationale réclamant sa destitution. Dans l’ombre en effet, le duc d’Orléans (petit-fils du Régent, Prince du sang), finance de son incommensurable fortune des nervis qui attendent la bonne occasion pour provoquer une nouvelle journée révolutionnaire. Son secrétaire et âme damnée n’est autre que Pierre Choderlos de Laclos, que le succès des Liaisons dangereuses n’a pas entièrement satisfait et qui se voit ministre. Une nouvelle régence, la couronne étant passée au petit Louis XVII, ne pouvant échapper au cousin du roi, ou à son fils le duc de Chartres.
La découverte du cadavre d’un jeune homosexuel est le point de départ d’une affaire sordide de règlement de comptes. Victor Dauterive, homme de confiance du marquis de La Fayette doit s’infiltrer auprès du clan Orléans, une sombre équipe dirigée par Garat l’Américain, chargé de recruter des sans-culottes et de leur procurer des piques. Avec l’aide d’un petit « vas-y-dire » qui s’est attaché à ses pas et le soutien utile de la belle Olympe de Gouges, il risque à nouveau plusieurs fois sa peau afin de déjouer ce qui ressemble fort à un coup d’état et qui se terminera dans le sang le 17 juillet, alors que la garde nationale perdant son calme tire sur la foule du Champ-de-Mars.
Encore plus sombre que le premier épisode, le roman nous entraîne dans les assemblées enfiévrées des sociétés fraternelles, nous fait rencontrer les leaders de l’assemblée et comprendre leurs contradictions en cette année qui voit l’adoption de la Constitution et son approbation par Louis XVI devenu Roi des Français, mais aussi la grande rupture entre la Constituante et les sans-culottes après le massacre du 17 juillet. Une sacrée occasion de réviser des notions historiques devenues assez floues sur une période particulièrement confuse de notre histoire.
L’affaire de l’Homme à l’escarpin, polar historique de Jean-Christophe Portes, édité par City Poche, 477 p., 8,20€