Promenade au cœur du XVIIIème siècle : le musée Couven d’Aix la Chapelle
Le 2 mai 1656, un violent incendie détruisit en 24 heures 90% des habitations d’Aix la Chapelle, auquel seuls les rares bâtiments en pierre résistèrent. Pour reconstruire la cité, on tint compte de la mode récente du thermalisme, elle-même à l’origine de la création de la ville. « Ce que le feu a détruit, l’eau le rétablira ». Et Aix La Chapelle devînt une ville d’eaux baroque. Johann Joseph Couven (1701 – 1763) en fut le bâtisseur-vedette, à la fois architecte, ingénieur, officier municipal. De son fils Jakob (1735 – 1812), on ne connaît que la Maison Monheim qui abrite aujourd’hui le musée Couven.
Cette maison a été construite pour le compte d’un pharmacien puis rénovée par Jakob Couven pour son nouvel acquéreur, Andréas Monheim. Dans cette maison fut mise au point la première tablette de chocolat d’Allemagne en 1857 … car il convient de se souvenir qu’à l’origine, le chocolat était vendu comme remède aux troubles de la digestion et contre la dépression.
L’une des descendantes des Couven, Irène Ludwig, fit don au musée créé en 1958 d'une fantastique collection de carreaux de faïence hollandais … et moi, j’ai une passion pour les azulejos !
Pénétrer entre ces murs permet de se replonger dans l’atmosphère raffinée d’un intérieur bourgeois cossu du XVIIIème siècle ; on y admire, entre autres, la prestigieuse salle de bal et, plus encore, la cuisine, les vaisseliers, les cheminées et leurs horloges : un festival des styles de mobilier qui ont jalonné ce siècle particulièrement bousculé (n’oublions pas que c’est Napoléon qui mit un terme au Saint Empire Romain Germanique car nous aussi, les Français, avons été une puissance occupante !), du classique rococo au style empire, pour terminer avec mon préféré : le Biedermaier, tellement caractéristique de l’âme romantique allemande.
Le musée présente un autre avantage : son calme et sa sérénité … on savoure !