Celui que Jupiter veut perdre, il le rend fou ...
En exergue, une citation qui s'applique particulièrement bien à la nouvelle "affaire DSK" .. .et ici, celle du livre "Belle et Bête" :
« Tu étais vieux, tu étais gros, tu étais petit et tu étais moche. Tu étais machiste, tu étais vulgaire, tu étais insensible et tu étais mesquin. Tu étais égoïste, tu étais brutal et tu n’avais aucune culture. Et j’ai été folle de toi. Non pas qu’il y ait un rapport de cause à effet entre tes défauts et les sentiments océaniques que j’ai éprouvés. C’est une curieuse coïncidence. Même au temps où ma passion était si fastueuse que j’aurais échangé mon avenir contre une heure dans tes bras je n’ai jamais cessé de te voir tel que tu étais : un porc. C’est ma compassion pour ces animaux si dénigrés qui a éveillé mon intérêt pour toi. »
La justice a ordonné hier que soit inséré dans chaque exemplaire de l’ouvrage de Marcela Iacub (ici à droite) "Belle et Bête" un encart précisant que ce livre porte atteinte à la vie privée de D. Strauss-Kahn. "Les limites de la liberté d'expression ont été dépassées et le droit à la liberté de création ne peut prévaloir sur les atteintes à la vie privée, qui sont caractérisées". Cependant, elle n’a pas ordonné le retrait du livre, justement au nom de la liberté d’expression.
Le Nouvel Observateur qui avait publié une interview de l'auteur ainsi que de « bonnes feuilles », devra publier un placard judiciaire couvrant la moitié de sa "une", comme cela arrive souvent aux magazines people. Marcella Iacub et les éditions Stock ont également été condamnés à verser solidairement 50 000 euros de dommages et intérêts à DSK, tandis que l'hebdomadaire, lui, est condamné à 25 000 euros de dommages et intérêts.
Bon, bref, voici une publicité fantastique pour un roman qui rivalise avec « Cinquante nuances de grey », qui m’avait fort déçue. Avez-vous envie de lire ce livre ? Moi, je me tâte … Non, en fait, je ne vais pas mettre dans le commerce de la librairie les 13,50€ requis par les éditions Stock, mais j’avoue que la campagne de lancement publicitaire me stupéfie.
Car Marcela Iacub n’est pas n’importe qui. D’abord, elle est fort jolie, ensuite, elle a un pédigree scientifique et littéraire particulièrement éloquent : juriste, docteur en sciences sociales, chercheuse au CNRS, défenseur du droit à la prostitution et des minorités sexuelles, opposée au féminisme, elle a notamment écrit « Le crime était presque sexuel » et « Une société de Violeurs ? ».
Dans plusieurs articles, elle a pris le parti de DSK. Et elle l’a piégé. Il est tombé tête ( ?) première dans le traquenard d’une liaison fugace, juste le temps pour la belle Marcella de réunir le matériel de recherche nécessaire à son étude. Joli coup de pub enfin que cette demande de réparation obtenue devant la justice, car tout le monde aura oublié le montant des indemnités allouées au défendeur, mais tout un chacun saura que le livre est bien basé sur des faits réels…
Je me demande si, en l’absence de cette action judiciaire, la plupart d’entre nous n’aurait pas pensé « encore un truc sur l’affaire DSK, cela ne nous intéresse plus ! ».
Alors que maintenant ….