LES AVENTURES EXTRAORDINAIRES D'ADELE BLANC-SEC, film de Luc Besson
L'esprit du génial Tardi - autant qu'il puisse être possible de transposer une bande dessinée - est là mais sans le génie. Les costumes, les tronches des personnages, les décors sont tout à fait ressemblants. Les dialogues pleins de verve - y compris les injures en langue arabe non sous-titrées, les effets spéciaux convaincants - autant le ptérodactyle que les momies réveillées - le rôle-titre tout à fait agréable à regarder et bien plus jolie que dans la BD.....Mais là s'arrête la performance.
Le problème réside dans la vacuité du scénario. Rien que de convenu, truffé de références comme toujours : Tintin (le fétiche arumbaya), E.T. (l'oiseau passant devant la lune)...d'autres qui vous font un clin d'oeil appuyé. les acteurs sont méconnaissables sous un maquillage grotesque - en particulier Mathieu Amalric....J'ai bien aimé le vieux professeur Espérandieu (à ne pas confondre avec le méchant Dieuleveult, ennemi juré d'Adèle), joué avec tendresse par Jacky Nercessian, dont je me demande s'il est ou non maquillé.....Si, bien sur, il l'est !
On peut y emmener les enfants, ça tombe bien puisque les vacances commencent samedi. Mais quel dommage de ne pas les laisser se délecter à la lecture de la BD originale ! Je suis une fanatique de Jacques Tardi, de son humour grinçant et de son profil révolutionnaire. J'ai trouvé le film long, avec de savoureux passages, certes : les scènes situées dans le muséum au moment de l'éclosion du volatile, les dialogues avec Patmosis, la visite des momies sur la place du Louvre, évoquant un manque de pyramide.....C'est bien fait, mais je n'ai pas marché. Tout le monde n'est pas Steven Spielberg avec Indiana Jones ou James Cameron et ses Avatars....
Et puis, j'ai vécu une expérience unique dans la salle du Gaumont Parnasse. Au début de la séance - j'arrive toujours pile poil à l'heure - au lieu des 20 minutes de bandes annonces et de publicités, le film commence à la grande surprise des spectateurs.....Quelques instants, puis la lumière se rallume et on nous repasse la musique de fond (la BO de Thelma, Louise et Chantal )..... Une fois, deux fois, puis on commence les publicités ...mais avec le son du film..puis à nouveau lumière...enfin la pub. A la reprise, enfin, après un nouvel essai infructueux, le film commence effectivement, avec sa bande son correctement calée. Tout le monde proteste...Le projectionniste déclare qu'il est seul pour huit salles.....enfin, le film démarre.....
Incroyable, non !