Indignation, roman de Philip ROTH (en anglais)
Comme toujours chez Philip Roth, un roman qui passionne et
parfois stupéfie le lecteur.
Nous sommes en 1952, en pleine guerre de Corée. Marcus
Messner, fils d’un petit boucher cacher de Newark, est un très bon élève ;
il est entré sans difficulté à l’excellent College
local, pour se préparer au Droit, mais il doit bientôt fuir vers une Université
de l’Ohio, pour rompre un contact très tendu avec son père, qu’il aime, mais
qui se révèle, la maladie mentale aidant, de plus en plus tyrannique.
A Winesburg, forteresse de la tradition baptiste,
républicaine, sportive, la brutale franchise de Marcus, ses complexes
d’étudiant pauvre, son athéisme affiché, son rejet du sport universitaire, vont
le soumettre à un contrôle social touchant à l’inquisition ; et
l’enchainement des petites causes va donner de grands et redoutables effets – bien
méditer la dernière phrase du roman -.
Comment taire mon enthousiasme devant le récit (231 pages),
joyau de construction littéraire, court et implacable, ou encore les portraits du
Père et de la Mère, ou ceux du Doyen et du Président de l’Université ?
Quant à la « bacchanale des petites-culottes », elle m’a autant sidéré que
le spectaculaire retournement qui marque « la Tache » - et que je ne raconte pas, par égard pour les
personnes qui n’auraient pas lu ce chef d’œuvre – dûment traduit en français,
ce qui n’est pas encore le cas d’Indignation,
pour peu de temps j’espère….
(2008, édition anglaise de poche Vintage
Books, librairie W H SMITH, 248 rue de Rivoli, 9 €)